jeudi 19 mars 2009

Jaunes ?

Le « syndicalisme jaune » (connu également sous les noms de : Mouvement jaune, Syndicats jaunes, les Jaunes ou « Droite prolétarienne », selon l'expression de Zeev Sternhell) est un mouvement syndicaliste français, mais connu sous cette dénomination dans d'autres pays, comme les pays francophones, mais aussi anglophones (yellow unions). Cette forme de syndicalisme (constitué en opposition aux syndicats « rouges », c'est-à-dire socialistes ou communistes) refuse certains modes d'action comme la grève et l'affrontement contre le patronat. Ce terme vient du mouvement créé par Pierre Biétry le 1er avril 1902, la « Fédération nationale des Jaunes de France ». Pour les grévistes, les jaunes étaient les non grévistes. Ce qualificatif s'est généralisé et a pris un sens péjoratif, désignant les « traîtres ».

Le terme de « jaunes » a ensuite, par une sorte d'inversion dialectique, souvent été utilisé par les dirigeants de l'URSS pour qualifier les travailleurs réticents à se soumettre au régime, pour quelque raison que ce soit, notamment les grévistes. Ainsi, Trotsky d'écrire dans la Pravda du 12 Février 1920, « la meilleure place, pour un gréviste, ce moustique jaune et nuisible, c'est le camp de concentration »

Aujourd'hui

L'expression « syndicat jaune » est le nom donné par des syndicats à un autre, accusé d'être opposé aux conflits de classe et d'être conciliant avec le patronat.

Ces accusations sont formulées par exemple lors d'un appel à ne pas faire grève lorsque la plupart des autres syndicats y appellent ou lors de la signature d'accords de branche auquel la plupart des syndicats sont opposés.

Individuellement, un « jaune » peut aussi désigner un travailleur engagé par un patron pour briser une grève.


(Tintin "Vive la révolution", trouvable à la librairie Quilombo à Paris)


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